Le vent du Horn ravageait la nuit. Il reprenait de la vitesse, brisée par la Cordillère Darwin sur ces terres de l’île Grande à peine ondulées. Il allait aborder la Patagonie australe où s’épanouirait enfin toute sa puissance. Et il irait mourir aux portes de Buenos-Ayres dans un dernier hoquet de pampero.
On entendait venant des profondeurs australes, le Vent du Horn qui poussait sa vague ravageuse, toute pareille à ces lames qui viennent dominer le château arrière des grands voiliers aventurés sous ces latitudes grondantes, soulèvent la coque, tiennent pendant quelques secondes toutes choses en équilibre entre la vie et la mort, et puis s’en vont on ne sait où.
« La nuit commence au Cap Horn », Saint-Loup